SE PRÉPARER SEUL(E) AU CRPE
Vous avez décidé de devenir professeur(e) des écoles, cette fois c’est sûr, vous avez sauté le pas. Les inscriptions au concours sont closes et vous avez six mois pour vous préparer aux épreuves du 6 et 7 avril 2020 avant les oraux de mai ! Si vous avez déjà un master et/ou que vous êtes en reconversion professionnelle (3e concours), vous avez peut-être décidé de vous préparer seul(e) au concours. Vous avez acheté quelques livres (ou beaucoup !), collecté des annales, lu les rapports de jury mais… et maintenant ? Par quel bout commencer ?
Si vous continuez de travailler à côté et que vous n’avez pas pu ou pas voulu prendre de congé pour vous préparer, la tâche risque d’être plus ardue mais certainement pas impossible ! Un concours se réussit en développant des automatismes : le jour J, hors de question de prendre 5 minutes pour se remémorer la méthode de la synthèse ! Face au sujet, tous les gestes mentaux doivent être automatisés : lire le paratexte, lire les textes, créer sa grille comparative…
Quelques grandes lignes mises à part, les approches ne sont pas universelles et il faudra vous entraîner en conditions réelles de temps pour découvrir ce qui marche le mieux pour vous. Le jour de l’épreuve, il ne faut pas avoir à penser à ce qu’il faut faire, il faut seulement faire. Pour arriver à cet état mental qui conditionne la réussite, il est indispensable de s’entraîner toute l’année. Réussir le CRPE sans réviser du tout est un doux rêve…
Les épreuves écrites du CRPE
L’épreuve d’admissibilité est double : français et mathématiques. Vous avez sûrement un point fort, voire vous avez déjà un diplôme scientifique ou littéraire. Il est alors tentant de « faire une impasse » et de tout miser sur sa matière de prédilection. C’est un choix qui peut sembler rassurant – d’ailleurs on prend toujours plus de plaisir à travailler ce qu’on réussit le mieux ! – mais il n’est pas logique et risque de vous nuire… Pourquoi ?
Admettons que vous soyez un peu fâché(e) avec le français et que vous misiez tout sur les maths. Une bonne idée pensez-vous puisque vous êtes déjà autour de 30 sur 40, autant viser le sans-faute ! Pourtant, vous n’aurez gagné que 7 ou 8 points sur le total. À l’inverse, si vous décidez de répartir vos efforts et de consacrer un peu plus de temps au français, où votre marge de progression est beaucoup plus importante, vous pourrez au fil des mois gagner plus d’une dizaine de points sur le total. Surtout que les résultats en français sont plus faibles, il est donc d’autant plus facile de se distinguer en s’en donnant les moyens.
Pour indication, dans l’académie de Nantes en 2019, la moyenne de français des admissibles était de 12,31/20 et celle de maths de 15,64/20…
S’organiser et planifier ses révisions
Pour vous projeter efficacement et éviter les coups de panique, il est impératif de bâtir un rétro-planning :
1) Commencez par lister les notions et chapitres à aborder en décomposant au maximum, par exemple écrivez « fonctions grammaticales » et pas juste « grammaire ». Vous pouvez vous aider de la table des matières des livres de préparation que vous avez achetés. Il est possible qu’à ce moment-là vous ayez une petite montée d’angoisse… C’est normal d’avoir l’impression que tout ne rentrera pas dans le planning et c’est juste une impression. Au fur et à mesure, vous verrez que certaines notions seront assimilées beaucoup plus vite que nous ne l’imaginiez et le planning se rééquilibrera de lui-même.
2) Évaluez le temps pour chaque item de la liste (pensez aux leçons et aux exercices).
3) Ajoutez le nombre de sujets d’annales à faire en conditions réelles, au moins trois par matière. Il est préférable de faire un sujet en début de préparation pour évaluer votre niveau, puis deux vers la fin. Vous pouvez éventuellement refaire le premier sujet pour mesurer vos progrès, c’est très bon pour le moral !
4) Partez de la date du concours et placez « à reculons » les différents éléments sur votre planning. Commencez par ne vous concentrer que sur les épreuves écrites puis ajoutez peu à peu l’oral jusqu’à arriver à environ 70/30 avant les écrits. Le dossier que vous présenterez à l’oral devra être quasiment prêt lorsque vous recevrez vos résultats d’admissibilité, qui seront forcément positifs !
Attention, c’est un marathon et non un sprint. Il est important d’équilibrer ses semaines et même ses journées. Pas de « journée français » au risque de s’épuiser et même de se dégoûter… Variez les sujets et les activités (lire, ficher, apprendre, s’exercer…) au sein d’une même demi-journée.
Vers les oraux
Après les écrits, surtout ne regardez pas les corrigés et ne refaites pas l’épreuve chez vous ! Partez du principe que vous irez aux oraux. Vous avez peut-être l’impression d’avoir tout raté mais c’est un concours et non un examen. Tout dépend de ce que les autres ont fait et ils ont sans doute fait bien pire que vous !… Prenez une semaine de repos puis refaites un planning pour les oraux en vous basant sur l’hypothèse que vous passerez dans les premiers. Si finalement vous passez en fin de session, vous aurez du « temps bonus » pour vous préparer !
Rester motivé(e) et se faire aider
Si le découragement pointe le bout de son nez, rappelez-vous que vous ne travaillez pas pour décrocher un concours mais pour accéder à un métier, celui que vous avez choisi. Le concours n’est que la porte qu’il faut franchir mais ce n’est pas un objectif en soi.
N’hésitez surtout pas à demander de l’aide : ce n’est pas parce que vous vous êtes mis au défi de décrocher le CRPE seul(e) et sans prépa que vous n’avez pas le droit à quelques coups de pouce sur les sujets plus ardus ! Et autant que possible montez un groupe de travail, travaillez à la bibliothèque, inscrivez-vous sur un forum, créez-vous un réseau. À plusieurs, les difficultés sont moins pénibles et les réussites plus savoureuses !